Policy Brief

Les noirs tunisiens après la révolution de 2011. Retour sur les prémices d´un mouvement contre le racisme

August 2018

Abstract

Débattre de la question des« minorités » en Tunisie avant la révolution était impossible. En effet, la politique postcoloniale de Bourguiba a effacé toute notion de minorité : plus question d’identité amazighe, juive, noire. Les appartenances à un groupe étaient systématiquement gommées au profit de la seule patrie. L’idée de la grande Tunisie et de peuple uni a continué sous Ben Al. L’idéologie de «l’unité nationale » et de la « tunisianité » a joué un rôle majeur dans l’occultation de la diversité « raciale » et culturelle du peuple tunisien.

Cet article examine les origines d’un mouvement noir qui n’a pas abouti à l’époque de Bourguiba, ainsi que la période postrévolutionnaire, pendant lequel les différentes composantes considérées comme des minorités ont pris la parole pour réclamer leurs droits. En effet, le mouvement noir a cherché à se trouver une place parmi les différents mouvements civiques en Tunisie. Ce qui, comme demontre l´article, n’était pas aussi facile dans une société civile toujours dans le déni du racisme anti-noir et dans un contexte politique et social encore conservateur et qui ne reconnaît pas la diversité.

L´article a été écrit dans le cadre de EuroMeSCo Working Package “Minorités dans la région MENA”, coordonné par Salam Kawakibi, Chercheur associé, Arab Reform Initiative.

 

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